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La saisie par les États-Unis de 13 milliards de dollars en bitcoins d’un magnat soulève des interrogations sur l’anonymat des transactions numériques

Par Julien Lavaud , le 19 octobre 2025 - 4 minutes de lecture
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La confiscation éclair de 127 271 bitcoins par le Département de la justice américain bouscule l’idée d’une cryptomonnaie hors d’atteinte des autorités. Estimée à 13 milliards USD, l’opération cible le magnat sino-cambodgien Chen Zhi, soupçonné d’une vaste escroquerie de type « pig butchering ». La communauté crypto s’interroge : l’anonymat promis par la blockchain serait-il plus fragile qu’annoncé ?

Saisie record de bitcoins : un tournant dans la lutte contre les fraudes numériques

L’affaire survient alors que les volumes de trading sur Coinbase, Binance ou Kraken frôlent des sommets historiques en 2025. Le dossier révèle que Chen Zhi gérait 25 portefeuilles non hébergés depuis le Cambodge pour blanchir les fonds extorqués. Les clefs privées étaient conservées hors ligne ; pourtant, les enquêteurs ont mis la main dessus et déposé les avoirs sur une adresse contrôlée par le Trésor.

Le DOJ parle de la « plus grande confiscation d’actifs » de son histoire. Les précédents records, tels que la saisie Silk Road ou les 69 000 BTC de 2022, semblent modestes en comparaison. Cette fois, l’accent est mis sur la coopération internationale : Interpol, les services financiers cambodgiens et plusieurs bourses comme Bitstamp ont transmis des flux de données en temps réel.

Traçabilité : la blockchain n’oublie jamais

Comment décoder un réseau conçu pour être pseudonyme ? La réponse se trouve dans la transparence même de la chaîne. Grâce aux heuristiques de Chainalysis, les enquêteurs ont suivi une série de micro-transactions datées de décembre 2020. Elles pointaient vers une adresse soupçonnée d’avoir reçu un vol interne ; un ex-collaborateur de Chen aurait subtilisé les clefs, motivé par un conflit salarial.

Une fois la piste confirmée, la justice a émis une requête d’assistance aux exchanges. Coinbase a gelé des sorties potentielles, Binance a fourni les logs de connexion, Kraken a identifié des IP cambodgiennes récurrentes. Ce croisement a cartographié le réseau en un week-end, démontrant qu’un portefeuille « non hébergé » n’est pas invisible si son propriétaire interagit avec des services régulés.

Leçons de sécurité pour les détenteurs de crypto-actifs

La mésaventure de Chen Zhi rappelle qu’un hardware wallet mal géré ouvre la porte aux fuites. Les constructeurs Ledger et Trezor insistent aujourd’hui sur la rotation des clefs et le stockage multi-sig hors site. Dans l’affaire présente, les 25 wallets utilisaient des clefs générées sur la même phrase mnémonique : une faille béante si celle-ci est compromise.

BitPay a réagi en publiant un guide « cold storage zéro confiance ». ShapeShift, désormais DEX non custodial, rappelle aux utilisateurs que le « vrai » anonymat exige la séparation stricte entre identité civile et adresse on-chain. Dans le même temps, Crypto.com étoffe son assurance contre la perte de clefs, signe que la demande de garanties grandit.

Pression réglementaire : quelles conséquences pour les plateformes ?

Washington profite de l’écho médiatique pour accélérer sa loi sur la déclaration obligatoire des transactions supérieures à 10 000 USD. Les exchanges régulés, Kraken ou Bitstamp en tête, devront signaler tout mouvement suspect dans l’heure. Cette règle, déjà testée dans cinq États, devrait s’étendre au niveau fédéral d’ici la fin de l’année.

Pour Binance, l’enjeu est stratégique : conserver son accès au marché américain en prouvant une surveillance KYC sans faille. Coinbase mise sur la transparence en rendant publiques ses requêtes gouvernementales trimestrielles. Les acteurs offshore, eux, redoutent une cascade de demandes d’extradition similaires à celle visant Chen Zhi.

En filigrane, une vérité s’impose : la blockchain fournit la scène, mais c’est l’humain qui trahit. Tant que des clefs peuvent être dérobées ou qu’un simple log sur un serveur révèle une adresse IP, l’anonymat absolu reste une illusion. Le secteur devra composer avec ce paradoxe, entre idéal décentralisé et impératifs judiciaires.

Source: www.scmp.com

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Julien est un passionné des Cryptomonnaies. Il commence par découvrir le DOGECOIN en 2014 puis dévient un fin connaisseur de BITCOIN et des autres cryptomonnaies. Il aime partager ses tutoriels pour simplifier l’accès à la crypto et au WEB 3.0

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